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Rapport d’enquête sur la sécurité du transport ferroviaire R14M0002

Le BST a terminé cette enquête. Le rapport a été publié le 19 juin 2015.

Table des matières

Déraillement de train à Plaster Rock (Nouveau Brunswick)

du train de marchandises M30831-06
du Canadien National
au point milliaire 152,60
de la subdivision de Napadogan
à Plaster Rock (Nouveau-Brunswick)
le

Voir le rapport final

L'événement

Le 7 janvier 2014, un train de marchandises du Canadien National comprenant 122 wagons, 3 locomotives de tête et 1 locomotive télécommandée voyageait de Toronto, en Ontario, à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Sur la voie principale près de Plaster Rock, au Nouveau-Brunswick, 19 wagons et la locomotive télécommandée ont déraillé. Neuf de ces wagons transportaient du pétrole brut et du gaz de pétrole liquéfié. Aucun membre de l'équipe de train n'a été blessé. Environ 150 personnes à proximité du lieu de l'accident ont été évacuées en raison de l'incendie qui a suivi.

En passant un système de détection en voie (WIS), l'équipe a reçu une alarme. Elle a donc ralenti le train en réduisant les forces en-train, comme le prévoit la procédure normale. Mais avant que le train s'arrête, les wagons ont commencé à dérailler, ce qui a causé une déconnexion de conduite de freins et l'application des freins d'urgence. Une fois le train immobilisé, le chef de train est retourné à pied à l'emplacement du déraillement et a découvert qu'une roue du 2e essieu du 13e wagon était brisée. Cet essieu avait déraillé, et les deux roues se trouvaient entre les rails.

Travaux accomplis à ce jour (12 juin 2014)

Les enquêteurs du BST et les spécialistes du Laboratoire d'ingénierie du BST ont terminé l'étape du travail sur le terrain de l'enquête. Cela comprend la collecte des données de l'enregistreur d'événements de la locomotive et l'obtention des résultats d'inspections antérieures en voie, d'inspection initiale du train et d'inspection de la voie. Les wagons-citernes ont été photographiés et documentés pour analyse ultérieure.

La roue brisée trouvée sur le site de l'incident a été documentée et expédiée au Laboratoire d'ingénierie du BST pour y subir des essais. On a obtenu de l'information de la société ferroviaire et interrogé des responsables et des témoins.

Données factuelles

Le bris de la roue est attribuable à la fatigue. Une fissure s'est amorcée à partir d'une zone poreuse et a couru sous la surface de roulement de la roue, causant l'éclatement de la jante. La roue en question avait été fabriquée en 1991 conformément aux exigences de l'époque sur les matériaux. La bande de roulement des roues fabriquées de nos jours subit un contrôle par ultrasons qui permet de détecter les zones poreuses. Ce contrôle est exécuté dans le but de repérer les roues présentant des zones poreuses non négligeables, comme c'était le cas dans la roue en cause, et ainsi d'éviter qu'elles soient mises en service.

En déraillant, les roues ont frappé le patin de rail et endommagé la voie. On a découvert ultérieurement plusieurs fractures du rail entre le point de déraillement initial et l'endroit où le train a déraillé.

Les produits pétroliers déversés qui ont causé l'incendie provenaient principalement de deux des wagons-citernes. Les deux étaient d'anciens modèles de wagons-citernes de classe 111 construits en 1984 et 1996. Les perforations dans la portion de tête des wagons-citernes étaient probablement dues à des chocs contre l'ensemble d'attelage du wagon-citerne adjacent.

Trois wagons-citernes CPC-1232 (norme de conception de wagons de classe 111 introduite en 2011) ont aussi déraillé. Ils ont été examinés par l'équipe du BST. L'un d'entre eux n'avait subi pratiquement aucun dommage, tandis qu'un autre avait été endommagé en glissant sur le côté après avoir déraillé. Ni l'un ni l'autre n'a déversé son contenu. Le troisième wagon CPC-1232 n'avait pas eu de fuite au départ. Toutefois, il s'est immobilisé dans le feu en nappe, ce qui a fini par endommager le joint d'étanchéité du robinet de déchargement par le bas et, par le fait même, causer un léger déversement de produit.

Prochaines étapes

Le travail se poursuit. L'enquête en est maintenant à l'étape de l'examen et de l'analyse. Les enquêteurs vont interroger l'équipe de train pour confirmer d'autres détails. Ils vont examiner les antécédents de la roue, de même que son procédé de fabrication, et étudier attentivement l'efficacité et la pertinence des systèmes de détection en voie et autres méthodes d'inspection servant à détecter les problèmes de roues et d'essieux en service. En laboratoire, on continue l'examen détaillé des dommages subis par les wagons-citernes afin de tirer des conclusions à propos de leur rendement. Lorsque cette étape sera terminée, la rédaction du rapport pourra commencer.

Communication des lacunes de sécurité

Si l'équipe d'enquête met au jour des lacunes de sécurité présentant un risque immédiat, le Bureau les fera connaître immédiatement pour qu'on puisse y remédier rapidement afin de rendre le réseau ferroviaire plus sûr.


Ressources pour les médias

Communiqués

2014-06-12

Mise à jour des progrès de l'enquête: Déraillement d'un train de marchandises du Canadien National à Plaster Rock (Nouveau-Brunswick) le 7 janvier 2014
Lire le communiqué

Avis de déploiement

2014-01-07

Le BST dépêche une équipe sur les lieux d'un déraillement de train du CN près de Plaster Rock (Nouveau Brunswick)

Gatineau (Québec), le 07 janvier 2014 — Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) dépêche une équipe sur les lieux d'un déraillement de train exploité par Canadien National près de Plaster Rock (Nouveau Brunswick). Le BST recueillera des informations et évaluera l'évènement.

Avis aux médias

2014-01-08

Disponibilité-médias: concernant le déraillement de train et l'incendie près Plaster Rock (Nouveau-Brunswick)
Lire l'avis aux médias


Informations d'enquête

Carte de la région


Enquêteur désigné

Photo de Don Ross

Guy Laporte s'est joint au Bureau de la sécurité des Transports du Canada en 2006. Avant cela, il a acquis une expérience considérable du secteur ferroviaire en occupant différents postes de technicien aux Services techniques et de supervision aux Ponts & Bâtiments et aux Structures, au cours d'une carrière de plus de 27 ans au CN, à Montréal.

M. Laporte a participé aux enquêtes sur plusieurs accidents ferroviaires dans l'est du Canada, depuis qu'il s'est joint au BST.

M. Laporte a obtenu un diplôme en technique du génie civil, au Collège Ahuntsic de Montréal, en 1978.


Photos


  Voir des images en haute résolution sur la page Flickr du BST.

Catégorie de l’enquête

Cette enquête est une enquête de catégorie 3. Dans le cadre de ces enquêtes, on analyse un petit nombre de problèmes de sécurité. Parfois, ces enquêtes donnent lieu à des recommandations. Les enquêtes de catégorie 3 se concluent généralement en 450 jours. Pour de plus amples renseignements, consultez la Politique de classification des événements.

Processus d'enquête du BST

Une enquête du BST se déroule en 3 étapes :

  1. L'étape du travail sur le terrain : une équipe d'enquêteurs examine le lieu de l'événement et l'épave, interviewe les témoins et recueille toute l'information pertinente.
  2. L'étape d'examen et d'analyse : le BST examine toute la documentation liée au dossier, effectue des tests en laboratoire sur des composantes de l'épave, établit la chronologie des événements et identifie toute lacune en matière de sécurité. Lorsque le BST soupçonne ou constate des lacunes en matière de sécurité, il en informe sans tarder les organismes concernés sans attendre la parution du rapport final.
  3. L'étape de production du rapport : une version confidentielle du rapport est approuvée par le Bureau et envoyée aux personnes et organismes qui sont directement touchés par le rapport. Ceux-ci ont l'occasion de contester ou de corriger l'information qu'ils jugent erronée. Le Bureau tient compte de toutes les observations fournies avant d'approuver la version définitive du rapport, qui est ensuite publiée.

Vous trouverez de plus amples détails à la page sur le Déroulement des enquêtes.

Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.