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Liste de surveillance 2014

Enregistreurs vidéo ou de la parole à bord

Comme aucune disposition n’exige la présence d’enregistreurs vidéo ou de la parole à bord des locomotives, des renseignements cruciaux pour améliorer la sécurité ferroviaire pourraient ne pas toujours être disponibles.

Contexte

Les données objectives sont extrêmement utiles pour les enquêteurs afin de comprendre le déroulement des événements ayant mené à un accident et de cerner les problèmes opérationnels ainsi que les facteurs humains, y compris le rendement de l'équipe. Les enregistrements vidéo et de la parole permettraient au Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) de confirmer la nature des communications de l'équipe ainsi que la dynamique de ses actions et interactions. De plus, grâce à cette information, les enquêteurs pourraient éliminer les facteurs non pertinents qui n'ont joué aucun rôle dans l'accident. La technologie est omniprésente dans le domaine de l'information enregistrée; d'ailleurs, l'industrie aéronautique utilise des enregistrements de la parole depuis au moins trois décennies.

Un certain nombre d'enquêtes sur des accidents ferroviaires en Amérique du Nord ont mené à des constatations, à des recommandations et à d'autres communications de sécurité où on a établi que des facteurs humains constituaient un problème de sécurité sous-jacent. Bon nombre de ces enquêtes auraient bénéficié d'un enregistrement des communications et des interactions d'équipe immédiatement avant l'accidentNote de bas de page 1.

Le BST a formulé deux recommandations à ce sujet : R03‑02 et R13-02. De même, aux États-Unis, les enquêtes sur des accidents menées par le National Transportation Safety Board recommandaient l'installation, dans les locomotives, d'enregistreurs de la parole et vidéo, ainsi que d'enregistreurs vidéo orientés vers l'avantNote de bas de page 2. Certaines compagnies ferroviaires canadiennes ont déjà installé volontairement des enregistreurs vidéo orientés vers l'avant dans leurs locomotives, et certaines se préparent à un usage plus répandu d'enregistreurs de la parole ou vidéo dans les cabines de locomotive, mais les progrès sont limités. Transports Canada a envoyé des lettres à des compagnies ferroviaires et à l'Association des chemins de fer du Canada (ACFC) pour les inciter à installer volontairement des enregistreurs, comme l'a recommandé le groupe de travail sur les enregistreurs de la parole à bord des locomotives du Conseil consultatif sur la sécurité ferroviaire. Toutefois, cette initiative ne fournit pas de plan d'action clair pour s'attaquer pleinement au problème de sécurité et aux réponses aux deux recommandations, qui sont actuellement jugées en partie satisfaisantes.

Au cours des discussions qui se poursuivent à ce sujet, des intervenants de l'industrie se sont dits d'avis que l'industrie devrait être autorisée à utiliser les enregistrements vidéo et de la parole aux fins de gestion de la sécurité. D'autre part, les groupes syndicaux qui représentent les équipes de train seraient favorables à cette initiative à condition que les données enregistrées ne servent qu'aux fins du BST. Le BST reconnaît lui aussi la valeur potentielle de ces dispositifs, pourvu qu'on en fasse un usage non punitif, dans un contexte de gestion proactive de la sécurité. Le BST juge encourageant que les parties s'entendent sur le point fondamental, c'est-à-dire la nécessité d'enregistrer les données, et espère que les divergences de vues actuelles pourront être résolues pour permettre l'utilisation d'enregistreurs vidéo et de la parole à bord comme source fiable de données pour les enquêtes et la gestion proactive de la sécurité.

Solution

L'industrie ferroviaire doit faire en sorte que les communications et les interactions dans les cabines de locomotive soient enregistrées.

Le BST est déterminé à collaborer avec le l'organisme de réglementation et l'industrie ferroviaire pour aplanir les obstacles législatifs.