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Enquête sur la sécurité du transport maritime M19C0054

Le BST a terminé cette enquête. Le rapport a été publié le 6 juillet 2022.

Table des matières

Heurt d’un duc–d’Albe

Traversier roulier Apollo
Matane (Québec)

Voir le rapport final

L’événement

Le 16 mars 2019, le traversier roulier Apollo effectuait sa traversée habituelle de Godbout (Québec) vers Matane (Québec) avec 94 personnes à bord lorsqu’il a heurté un duc-d’Albe (structure qui accroît la capacité d’accostage des navires à un quai) pendant l’accostage. Au moment de l’événement, il y avait de forts vents et il faisait noir. Durant l’accostage, le capitaine avait tenté de manœuvrer le navire à partir de la console d’aileron de passerelle tribord au moyen du moteur, du gouvernail et du propulseur d’étrave. Alors que le navire entrait au port de Matane, le capitaine avait appuyé sur le bouton de la console d’aileron de passerelle tribord afin d’y transférer le contrôle du propulseur d’étrave à partir de la passerelle, mais aucun transfert n’a eu lieu en raison d’un fil électrique cassé. Ainsi, le propulseur d’étrave ne répondait pas aux commandes du propulseur d’étrave effectuées par le capitaine lorsque le navire était au port. Le navire a subi des avaries en raison du heurt et été retiré du service. Aucune pollution ni blessure n’ont été signalées.

L’Apollo était un navire vieillissant que la Société des traversiers du Québec (STQ) avait acquis récemment pour offrir un service de traversier essentiel après que le navire assurant le service régulier eut été retiré du service de manière inattendue. Il n’y a pas eu d’inspection préalable à la vente, et lorsque la STQ a reçu le navire de son ancien propriétaire, elle a découvert bon nombre de conditions non sécuritaires qui avaient une incidence sur sa navigabilité. Initialement, la STQ a retardé la mise en service de l’Apollo et a commencé à effectuer des réparations. Toutefois, poussée par les pressions pour rétablir le service de traversier et considérant que l’Apollo serait un navire temporaire destiné à une utilisation à court terme, la STQ a mis le navire en service alors que des réparations étaient en cours. Aucune évaluation des risques n’a été entreprise; par conséquent, l’Apollo a été mis en service sans effectuer un repérage adéquat des dangers ni une évaluation des risques connexes.

L’Apollo était un navire délégué selon le Programme de délégation des inspections obligatoires de Transports Canada (TC) et avait été inspecté par un organisme reconnu avant et après son acquisition par la STQ. TC avait également inspecté le navire avant sa mise en service par la STQ. Ces inspections n’ont pas permis de relever bon nombre de conditions non sécuritaires sur le navire; ainsi, l’organisme reconnu a délivré les certificats permettant à l’Apollo d’être mis en service. L’enquête a permis de déterminer que si la surveillance des navires délégués assurée par TC et les organismes reconnus ne conduit pas à la détection et à l’élimination en temps opportun des conditions dangereuses et des situations non conformes à la réglementation, il en résulte un risque pour la sécurité du navire, de son équipage et de ses passagers, ainsi que pour l’environnement. De plus, si la surveillance exercée par TC à l’égard des organismes reconnus qui effectuent des travaux dans le cadre du Programme de délégation des inspections obligatoires est inefficace, des navires en mauvais état de navigabilité risquent d’être certifiés et exploités.

L’enquête a également porté sur le système de gestion de la sécurité du navire, les exigences de formation en matière de gestion des ressources à la passerelle, la conception des voyants d’état du propulseur d’étrave du navire et l’accessibilité des dossiers d’entretien continu.

Après l’événement, le BST est monté à bord du navire et a avisé TC des lacunes de sécurité repérées. TC a inspecté le navire le 21 mars 2019 et a émis une interdiction de départ. La STQ a effectué une analyse des risques et a mené une enquête à l’interne ayant mené à plusieurs recommandations de mesures de sécurité qui ont été prises par la STQ par la suite.


Ressources pour les médias

Communiqué de presse

2022-07-06

Lacunes sur le plan de la gestion de la sécurité et la surveillance réglementaire cernées dans un incident d’accostage à Matane (Québec) en mars 2019
Lire le communiqué de presse

Avis de déploiement

2019-03-17

Le BST envoie une équipe suite à un incident d’accostage à Matane (Québec)

Québec (Québec), le 17 mars 2019 — Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) envoie une équipe d'enquêteurs suite à un incident qui est survenu lorsque le traversier Apollo a heurté le quai à Matane hier. Le BST recueillera des informations et évaluera l’événement.


Informations d'enquête

Carte de la région




Enquêteure désignée

Photo de Line Laroche

Line Laroche est la Gestionnaire des opérations maritimes avec la Région du Centre. Avant de se joindre au BST, Mme Laroche occupait le poste de Gestionnaire - Division inspection de la Sécurité maritime de Transports Canada à Québec. Elle a passé 18 ans à Transports Canada, dont 11 ans en tant qu’Inspectrice de la Sécurité maritime à Montréal.

Mme Laroche a débuté sa carrière au chantier maritime M.I.L. Davie à Québec et est titulaire d’un diplôme en architecture navale de l’Institut maritime du Québec.


Catégorie de l’enquête

Cette enquête est une enquête de catégorie 2. Ces enquêtes sont complexes et portent sur plusieurs problèmes de sécurité exigeant une analyse approfondie. Les enquêtes de catégorie 2, qui donnent souvent lieu à des recommandations, se concluent généralement en 600 jours. Pour de plus amples renseignements, consultez la Politique de classification des événements.

Processus d'enquête du BST

Une enquête du BST se déroule en 3 étapes :

  1. L'étape du travail sur le terrain : une équipe d'enquêteurs examine le lieu de l'événement et l'épave, interviewe les témoins et recueille toute l'information pertinente.
  2. L'étape d'examen et d'analyse : le BST examine toute la documentation liée au dossier, effectue des tests en laboratoire sur des composantes de l'épave, établit la chronologie des événements et identifie toute lacune en matière de sécurité. Lorsque le BST soupçonne ou constate des lacunes en matière de sécurité, il en informe sans tarder les organismes concernés sans attendre la parution du rapport final.
  3. L'étape de production du rapport : une version confidentielle du rapport est approuvée par le Bureau et envoyée aux personnes et organismes qui sont directement touchés par le rapport. Ceux-ci ont l'occasion de contester ou de corriger l'information qu'ils jugent erronée. Le Bureau tient compte de toutes les observations fournies avant d'approuver la version définitive du rapport, qui est ensuite publiée.

Vous trouverez de plus amples détails à la page sur le Déroulement des enquêtes.

Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.